Le mariage au Kirghizstan se concrétise dans le respect de diverses coutumes. En effet, les Kirghizes accordent une grande importance aux traditions, surtout lorsqu’il s’agit d’un événement qui va changer la vie d’un membre de la communauté. Afin de vous éclaircir sur le sujet, voici un zoom sur le mariage au Kirghizistan.
Au Kirghizistan comme ailleurs, il est nécessaire de demander aux parents la main de leur fille avant d’évoquer la cérémonie de mariage. Selon la coutume locale, ce sont les parents du jeune homme qui accomplissent cette démarche. Cette première étape appelée « kudalap ketuu » consiste à solliciter le consentement du père et de la mère de la future mariée. Si ces derniers donnent une réponse positive, les deux partis arrangent un rendez-vous au cours duquel les parents du jeune homme apportent des boucles d’oreilles en guise de cadeau.
Autrefois, les parents des futurs mariés s’accordaient sur le mariage de leurs enfants bien avant leur naissance. Cette pratique n’est plus d’actualité, hormis auprès de quelques familles conservatrices.
Une fois la demande de main acceptée, il est temps de passer aux fiançailles ou « soiko saluu ». À cette occasion, les parents du jeune homme offrent des boucles d’oreilles et des vêtements à la future mariée. Outre cela, ils offrent un mouton aux beaux-parents. Dès que les boucles d’oreilles sont perçues, la fille n’est plus libre et va se marier dans peu de temps. Ses parents entament alors les préparatifs et confectionnent les articles nuptiaux : coussins, couvertures, rideaux, etc. La jeune femme ira ensuite les déposer dans le logement de son futur époux en guise d’équipement et de décoration.
Au cours de cet événement, les parents du fiancé, accompagnés de quelques proches (10 personnes à peu près), se rendent chez sa compagne avec les éléments suivants :
Les parents du jeune homme doivent également s’acquitter du kalym, ou la « rançon ». Il s’agit d’une somme d’argent à donner aux parents de la fille pour qu’ils puissent la ramener chez eux. Le montant dépend du statut social et financier de la famille. L’argent n’est pas gardé par les parents de la fiancée, mais va être utilisé pour sa dot. Il sert entre autres à acheter des équipements pour la fille (comme des meubles) et des habits pour les hôtes. Ces démarches faites, la date du mariage est fixée.
Au cours du « kyz uzatuu », la future mariée est raccompagnée à la maison de son époux. Tout le village est invité au moment des préparatifs du mariage. À cette occasion, le mouton, la vache, ou le cheval apporté par les parents du fiancé est découpé. Au même moment, la fiancée se fait tresser les cheveux par ses belles-sœurs. Cette cérémonie symbolise le dévouement de la promise à la vie adulte.
Quand le grand jour arrive, une succession de rites se tient tout au long de la fête. Un jeu symbolique sous forme de petite parcours du combattant s’exécute pour « gagner la fille dans les normes » : pour commencer, le futur mari s'accompagne de ses amis pour chanter à l'unisson et demander à voir sa futur compagne. Les femmes de la cérémonie tentent alors de ralentir l'avancée du fiancé en créant des obstacles en tout genre sur le chemin qui mènera à la fiancée. Tout au long du parcours, de l'argent est distribué aux femmes afin qu'elles acceptent de laisser passer les hommes.
Une fois ce petit théâtre achevé, l’homme prend la main de sa dulcinée et l’emmène dans la voiture décorée pour l'occasion. S’ensuivent les festivités qui vont se dérouler en deux parties :
Autrefois, le mariage par enlèvement ou « Ala Kachuu » était monnaie courante au Kirghizistan. Il s’agissait d’une forme de mariage forcé qui consistait à enlever la future mariée de force à sa famille. Bien qu’encore pratiqué dans quelques pays d’Asie Centrale et d’Afrique, ainsi que dans la région du Caucase, ce rite est actuellement interdit au Kirghizistan en raison du caractère quelque peu « barbares » de cette tradition. Néanmoins, certaines familles kirghizes conservatrices perpétuent encore cette tradition, mais de manière symbolique. Le petit jeu de rôle décrit dans le précédent paragraphe en constitue un exemple.